Speed ou slow, les Pyrénées-Orientales à votre rythme

Sur la route des Orgues d’Ille-sur-Têt

17 mars 2017.Brice BARRERE

Balade à travers les coulisses du temps

Vous avez peut-être déjà expérimenté ma première escapade au Lac des Bouillouses, partagée au mois de décembre ? Pour cette fin d’hiver, je vous emmène découvrir un autre coin du département des Pyrénées-Orientales.

Aujourd’hui direction le Riberal et plus précisément le village d’Ille-sur-Têt, qui se trouve à environ 15 minutes à l’ouest de Perpignan. Pour vous situer le secteur, le Riberal correspond à la vallée de la Têt, limité au nord par le belvédère de Força Réal et au sud par le secteur des Aspres. Riberal signifie en catalan « arrosé », rassurez-vous, nous ne l’avons pas été ce jour-là, au contraire un ciel lumineux et une tramontane modérée firent le chemin avec nous.

Pour commencer, je vous présente la « Dream Team » ou plutôt « la fine équipe » : Béa à la photo et Amandine en tant que guide (car résidant à Ille-sur-Têt), m’accompagnent pour cette journée en pleine nature.

Début d’une partie de cache cache

Cueillette d’asperges sauvages

Nous démarrons notre circuit par la traditionnelle cueillette d’asperges. En effet, avec l’arrivée des beaux jours, ce véritable moment de partage en famille ou entre amis fait partie d’un rituel, d’une passation pour tout bon méridional. Dans notre région, dès le mois de février et jusqu’à la mi-avril, les asperges sont de sortie. Les conditions climatiques de ces derniers jours nous ont décidées à arpenter ce formidable terrain de jeu. De bonnes pluies, suivies d’un grand soleil avec une grande douceur, le cocktail semble idéal pour partir à la recherche d’asparagus (plante très répandue dans le sud de la France, due au vieillissement de l’asperge). Quand je vous parlais de douceur, vous n’allez pas me croire. Entre le 20 et le 23 février, nous avons flirté avec les 25°C sur toute la plaine du Roussillon (et je ne suis pas de Marseille !). Quel bonheur de vivre en Pays Catalan !

Revenons à nos asperges. Normalement, pas un mot sur les endroits de cueillette. C’est comme pour les champignons, quand on demande, toujours les mêmes réponses : « vers ici, par là, dans ce coin… ». Bref, on ne sait jamais. Aujourd’hui, je vais vous faire une fleur. Direction, l’église Saint-Sauveur de Casesnoves, sur la commune d’Ille-sur-Têt. En plus de marcher dans une nature préservée, cela vous permettra de découvrir un patrimoine culturel bien caché. Casesnoves est un ancien hameau abandonné et l’un des premiers villages situé au bord de la Têt. Vous pourrez y admirer l’église qui fut en partie rénovée, les vestiges de la tour principale de forme carrée et des ruines d’habitations envahies par la végétation. Pour récolter les asperges sauvages, il ne faut pas hésiter à crapahuter, à traverser la flore parfois dense, mais surtout, il faut avoir l’œil. Après 1h30 de marche et de recherche, une halte s’impose, pour faire le bilan de la matinée. Et le résultat est très satisfaisant. Je porte haut et fort, une belle botte d’asperges sauvages, fruit d’un beau travail d’équipe.

A table !

Pour être honnête, je les imagine déjà dans mon assiette, parfumant une merveilleuse omelette.

D’ailleurs l’heure du repas approche. Amandine, notre guide du jour, propose de nous accueillir chez elle, pour un agréable moment de partage. Vous avez peut-être déjà compris à quel point j’aime me dépenser en extérieur, mais j’attache également une place importante à la gastronomie.

Du coup, sans attendre, je prends place derrière les fourneaux, avec l’aide d’Amandine, pour la réalisation de la traditionnelle omelette aux asperges. Rien de bien compliqué, faire revenir les pointes d’asperges avec un peu d’échalotes dans une poêle bien chaude. Pendant ce temps, battre les œufs, les ajouter dans la poêle et laisser cuire. Le tour est joué, maintenant, place à la dégustation, mon moment préféré.

En route pour les Orgues d’Ille-sur-Têt…

Le ventre bien rempli, nous reprenons la route, cap sur les Orgues d’Ille-sur-Têt, pour une balade dans un environnement spectaculaire.

Le site des Orgues d’Ille est un incontournable des Pyrénées-Orientales. Un patrimoine à la fois unique et exceptionnel, surveillé par le regard protecteur de sa majesté le Canigó (montagne sacrée des Catalans culminant à 2 784 mètres d’altitude).

Une fois arrivés, nous laissons la voiture au parking de la maison d’accueil, récupérons une brochure explicative qui nous sera bien utile par la suite. Fin prêts, nous démarrons notre marche en direction de ce lieu si particulier. Aucune crainte, cette ascension est accessible car vous allez emprunter un chemin aménagé d’environ 800 m. Tout au long de ce parcours, vous rencontrerez des piquets en bois numérotés, correspondant aux haltes reprises sur le document (c’est à ce moment-là qu’il vous faut sortir la fameuse brochure explicative récupérée à l’accueil). Après 15 minutes de marche, nous y voilà !

Le site des Orgues s’ouvre tel un amphithéâtre. Le lieu est à couper le souffle. Devant ce spectacle, je me dis que nous n’avons rien à envier aux Américains et leur Grand Canyon d’Arizona… La ressemblance est réelle (je vous l’accorde, je m’emballe peut-être un peu, mais bon, c’est tellement beau).

D’un coup, je me sens tout petit au milieu de cette immensité naturelle : des parois sculptées de gigantesques colonnes, hautes de 10 à 12 mètres, me font face. Un paysage unique et aride, aux reliefs colorés que l’eau a sculptés dans des argiles et des sables arrachés au massif Pyrénéen. La combinaison des éléments, de la terre, de l’eau, du vent et du feu solaire a donné naissance à une symphonie de formes et de couleurs qui interpellent l’imagination. D’apparence figée, ce paysage est en réalité sans cesse remanié. A chaque pluie, les formes anciennes s’effacent et de nouvelles sont esquissées. L’érosion est ici maîtresse du lieu.

Epoustouflés par cet environnement, nous poursuivons notre balade et prenons le temps de contempler ces pics isolés, appelés « cheminées de fées », en raison de la partie supérieure dure, qui les chapeaute. On resterait assis des heures à admirer ce spectacle grandiose.

Avant de quitter le site, nous prenons la direction du labyrinthe. Je vous rassure, il s’agit du seul labyrinthe où vous ne risquez pas de vous perdre, je vous laisse imaginer…

Si cet endroit vous séduit, un conseil, n’attendez plus, ce site mérite le détour et vous n’allez pas le regretter.

J’espère vous avoir fait voyager et je vous dis à très vite, pour une nouvelle escapade sauvage et gourmande en Pyrénées-Orientales.

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