Il est des sujets d’une brûlante actualité qui s’inscrivent en nous, figés à jamais, comme ces scènes de réfugiés qui ne cessent d’affluer à bord de frêles esquifs, fuyant les guerres, les aléas climatiques et autres fléaux de tous temps.
En ce lointain hiver 1939, les habitants des Pyrénées-Orientales virent débarquer des colonnes de réfugiés sans se douter un instant qu’ils assistaient à un évènement historique majeur, la répétition d’un conflit qui n’osait dire son nom, la seconde guerre mondiale. Il fallut bien des années et la parution d’un livre intitulé « Vous avez la mémoire courte » en 1981 (Fèbres, Grando et Quéralt) pour que l’on affronte ici la guerre d’Espagne, un passé enfoui, mais non dénué de partage et de fraternité. Si la non- intervention de la France était officielle, les gestes d’entraide et de solidarité avec le soutien des organisations non gouvernementales, furent nombreux à l’égard des réfugiés. La paix et la prospérité revenues depuis des décennies, les PO se souviennent et commémorent le 80ème anniversaire de la Retirada, cet épisode douloureux au panthéon de nombreuses familles d’ici.
Spectacle Chœurs de l’exil et de l’espoir
Alors en ce dimanche après-midi, l’émotion est palpable sur le site de la Baillie à Arles-sur-Tech ; une foule dense se presse pour assister au spectaculaire récital intitulé « les chœurs de l’exil et de l’espoir ». Cette chorale éphémère est l’émanation roussillonnaise des « Cors de Clavé », crées au XIXème siècle à Barcelone par le député Josep Anselm Clavé et inspirés des orphéons français, pour émanciper les ouvriers grâce à la pratique du chant choral.
Des textes, poèmes et chansons de Neruda, Machado, Prévert, Alberti, Desnos et autres qui nous semblent si familiers, vont être chantés et récités alors que défilent les images du film « L’Exode d’un peuple » qui montre des personnes éreintées et ballotées mais empreintes de dignité. Le spectacle leur est dédié.
Quand les 200 choristes entonnent l’hymne de la République (promesse d’émancipation en 1936) ou la Santa Espina, cette vibrante sardane catalane, le silence se fait solennel et le recueillement réel. Le public écoute, sans nostalgie mais sans oubli.
Engagement sans faille
Puis la chanteuse Marina Rossell, toujours solaire et solidaire arrive sur scène avec un contrebassiste. Avec son inaltérable énergie, elle enchaîne les chansons devant un parterre charmé, acquis et conquis. Longs applaudissements pleins de gratitude pour ce moment plein d’émotion et vibrant de sincérité.
Expositions et riche programme
Il est temps alors de feuilleter le volumineux matériel photographique collecté par les partenaires de cet événement, les Archives Nationales de Catalogne, les collections de l’Institut Jean Vigo et le Musée MUME de la Jonquera et autres. Des images qui restent alors que les contemporains de cette histoire disparaissent et des poèmes mis en musique par Lluis Llach comme « Corrandes d’exili ».
« Avui en terres de França i demà més lluny potser,
no em moriré d’enyorança ans d’enyorança viuré »
« Aujourd’hui en terres de France, et demain plus loin peut-être,
je ne mourrai pas de nostalgie mais je vivrai dans la nostalgie »
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