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Souvenirs d’enfance au camp Joffre

24 novembre 2016.France GAUBY

De la petite histoire à l’Histoire : le Camp Joffre de Rivesaltes, un autre regard

 

Samedi 08 Octobre 1988 :

Nous venons de traverser deux jours de pluie, la mousson pour notre département…

09h00 sonnent au clocher de Rivesaltes. Départ pour le camp Joffre à la quête des « Girboules », champignons plus communément appelés « Pleurote de Panicot ».

Papi, Papa, ma soeur et moi, c’est bon, l’équipe est au complet. Direction les « WC », nom du coin à champignons qui « donne » le plus.

Sur la route, à la sortie du village nous passons toujours devant un groupe de maisons isolées, appelées la Cité du Réart.

A chaque fois, la même question me taraude : pourquoi ces personnes habitent-elles aussi loin du village …?

Nous voilà arrivés au camp Joffre. Je descends de la voiture. La pluie de la veille fait ressortir des odeurs végétales de fenouil, de thym et de romarin.

Le cadre : une dizaine de baraques en ciment laissées à l’abandon…

Habituée à venir sur ces lieux depuis ma plus tendre enfance, je n’y prête aucune attention. Du haut de mes 7 ans, cette garrigue « aménagée » n’est pour moi qu’un simple terrain de jeux.

Une seule baraque intrigue ma sœur et moi, celle des latrines.

Alors, quand la cueillette  commence à nous ennuyer, nous passons un moment à jouer dans ce lieu insolite.

On pouvait trouver quelquefois, aux alentours, des boîtes de conserves rouillées, des vieilles chaussures usées par le temps qui nous faisaient marrer… Tout cela faisait partie intégrante du décor et semblait être là naturellement.

Et puis les années ont passé.

J’ai appris que mon terrain de jeux avait un lourd passif : celui d’un camp d’internement, de transit, d’accueil pour Républicains Espagnols, prisonniers de guerre de l’Axe, Tsiganes, Juifs, Harkis. Au total 60 000 personnes…

J’ai appris que la Cité du Réart avait été construite pour reloger les familles de Harkis et que certains de mes camarades de classes avaient des grands-parents voire des parents qui avaient vécu au camp.

Tout cela a cheminé dans ma tête. J’ai fait des liens et j’ai compris que les boites de conserves, les semelles de chaussures… n’étaient pas là par hasard, mais les tristes vestiges d’un passé oublié.

Voilà en quelques mots, le regard candide d’une petite fille Rivesaltaise sur le Camp Joffre

 

J’ai choisi de vous raconter la cueillette des champignons, mais j’aurais pu vous conter le mois de mai avec les asperges sauvages ou le camp Joffre en septembre pour la récolte des mûres.

Aujourd’hui, jeudi 1 septembre 2016, je suis revenue sur ce lieu avec une certaine émotion, visiter le mémorial.

De vous à moi, je n’ai pas pu m’empêcher de cueillir quelques mûres… Ma madeleine de Proust.

Voilà, tout est dit.

N’étant pas historienne, j’ai préféré vous raconter mon histoire du camp Joffre. Je vous laisse maintenant le soin d’aller visiter ce site de découvrir ou redécouvrir son Histoire.

Pour l’organisation de votre séjour:

Mémorial du camp de Rivesaltes : https://www.memorialcamprivesaltes.eu/

Office de tourisme de Rivesaltes : https://www.tourisme-rivesaltes.fr/

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