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Mont-Louis sur les traces de Vauban

16 avril 2019.Brice BARRERE

6 mn de lecture

A l’assaut de la citadelle de Mont-Louis

Chose promise, chose due, je vous retrouve dans le Haut-Conflent pour la visite de la citadelle de Mont-Louis. Halte incontournable du Train Jaune, elle est inscrite depuis 2008 au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il faut savoir que sur les 160 places Vauban, seulement 12 figurent dans ce classement.

La cité du Soleil-Roi

Après avoir franchi successivement la porte de France puis la porte Royale, je profite des quelques minutes qui me séparent du début de la visite, pour me balader dans les ruelles de la plus petite commune en superficie du département et l’une des 10 moins étendues de France.

Pour commencer, une petite pause s’impose pour admirer l’église Saint-Louis, un bijou architectural, dédiée à un aïeul de Louis XIV. Elle fut construite en 1733 à la demande des habitants sur le modèle de celle de la citadelle. Franchement, elle vaut le coup d’œil. J’en profite ensuite pour faire une photo souvenir devant la fontaine qui porte le même nom.

Je fais un petit détour pour contempler le tout premier four solaire qui fut installé dans les années 50, dans la zone nord de la citadelle. L’ingénieur Félix Trombe fera de Mont-Louis le berceau de l’énergie solaire et lui restituera son appellation de « Cité du Soleil-Roi ». Le four solaire est actuellement situé sur un des bastions de la ville et des visites y sont organisées.

Le temps presse, je file au point de rendez-vous rejoindre Sylvie, notre guide du jour. Il est 11h30 pétantes quand démarre la visite. Ici, pas question d’être en retard, l’heure c’est l’heure quand il s’agit de franchir les portes d’une enceinte militaire.

Le génie de Vauban

Avant de débuter la visite, retour sur l’histoire du lieu. On est alors en 1679, Louis XIV sollicite Sébastien Le Prestre dit Vauban, alors commissaire général des fortifications. Il a pour mission de sécuriser ce territoire annexé à l’Espagne à la suite du traité des Pyrénées en 1659.

Vauban vient en reconnaissance, et dès le mois de mars, le lieu est choisi. L’emplacement est stratégique avec à l’est la vallée de la Têt, à l’ouest le col de la Perche et au nord le Capcir. En mai, le projet est validé, en juin les travaux débutent et deux ans plus tard, le 26 octobre 1681, la place de Mont-Louis est inaugurée. Autant dire que ça n’a pas chômé !

Pour commencer, Sylvie nous explique les caractéristiques des fortifications Vauban. Remparts, bastions, fossés, demi-lunes, leurs confèrent cette forme spécifique en étoile. Quel chef d’oeuvre, tout un art !

Dans la peau d’un militaire

Une fois la porte franchie, interdiction de prendre des photos. Ici c’est secret défense, dans une enceinte qui accueille depuis 1964 le Centre National d’Entrainement Commando. D’ailleurs le régiment est actuellement l’une des dernières unités militaires à occuper un ouvrage conçu par Vauban. Avec comme devise « En pointe toujours », Sylvie nous rappelle les missions actuelles du CNEC.

En arrivant sur la place d’arme, je suis surpris par l’immensité du lieu. Pour être honnête, de l’extérieur il est difficile d’imaginer ce que l’on s’apprête à découvrir. Cette place d’arme grouille de militaires en pleine activité, ça ne rigole pas. Au loin, je repère l’église dont j’ai vu la réplique dans la ville. Sylvie nous explique qu’elle n’est plus un lieu de culte depuis de nombreuses années. Après avoir occupé différentes fonctions, elle est aujourd’hui transformée en gymnase.

Nous poursuivons la visite, traversons la place d’arme afin de nous diriger vers un bâtiment qui héberge une étrange machine. Sur le mur est inscrit le « Puits des forçats ».

L’objet de torture

Il fut un temps où ce puits servait de punition. Pendant 12 heures, une personne prenait place dans ce que l’on appelle « la cage à écureuil ».

La seule consigne, marcher, marcher et encore marcher. Objectif, faire tourner la grande roue, afin que le tambour s’active et fasse remonter les seaux d’eau potable.

Pour corser l’addition, il vaut savoir que les seaux pesaient 25 kg vide et avaient une contenance de 100 litres. Autant vous dire que les 12 heures devaient paraître interminables.

Si je peux vous donner aujourd’hui le poids des seaux, c’est parce que le 1er mars 2005, à la demande de Sylvie, une opération de dépollution fut menée dans les profondeurs du puits.

Une équipe du centre d’instruction nautique de Collioure avait fait le déplacement. Et pour tout vous dire, ils doivent encore en vouloir à Sylvie de les avoir fait plonger dans une eau à 4°C. Mais après avoir remonté de nombreux objets à la surface, la joie fut immense quand les plongeurs sortirent de l’eau 4 seaux d’époque. Deux datant de la période Louix XIV et deux autres plus contemporains datant de 1820.

Ils sont aujourd’hui exposés dans cette salle, avec tous les autres objets, ainsi qu’une maquette de l’œuvre de Vauban.

La visite touche à sa fin, il est temps pour moi de remercier Sylvie pour ses explications claires et ses anecdotes qui font de cette visite un moment riche en découverte. Les enfants sont les bienvenus car Sylvie se met à leur portée pour les captiver tout au long de la visite.

J’espère que cette journée vous aura donné envie de venir découvrir ce joyau du patrimoine architectural catalan. Je vous dis à très bientôt pour de nouvelles aventures !

Pour l’organisation de votre séjour : 

 

Communauté de communes Pyrénées CatalanesVisites guidées de la citadelle

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